Rosaire

    De Wiki Maria Valtorta
    Les 20 mystères du Rosaire dans les écrits de Maria Valtorta.

    Le saint Rosaire, ou chapelet, est une forme de prière en vogue dans l’Église catholique depuis mille ans environ. Il est composé de séquences de cinq dizaines d’Le "Je vous salue Marie" (Ave Maria), entrecoupées de Pater Noster, au cours desquelles on médite des évènements particuliers de la vie de Jésus et de Marie. Plusieurs initiatives de lecteurs ont consisté à sélectionner des textes de l'Œuvre pour nourrir ces méditations.

    La puissance du Rosaire

    Traditionnellement au nombre de trois séquences, on l’appelait le Psautier de la Vierge car les 150 Ave correspondaient aux 150 Psaumes. Depuis Jean-Paul II, une quatrième séquence de cinq dizaines a été introduite. Le mot Rosaire vient de Rosarium, qui signifie couronne de roses ou roseraie. Cela se réfère à différents écrits et au titre de Rose mystique ou de Rose sans épines ou de Fleur des fleurs qui est décerné, avec beaucoup d’autres à la Vierge Marie.

    Le Rosaire et les saints.

    L’usage est d’attribuer la codification et la promotion du Rosaire à saint Dominique (1170-1221). Il l’aurait promu dans cette forme en 1208. Mais il a sans doute prolongé une tradition plus ancienne, car il était déjà en usage déjà chez les cisterciens. Il est indéniable, en tous cas, que le Rosaire reste légitimement attaché aux dominicains.

    Cette dévotion fut progressivement généralisée par les saints, notamment par le Bienheureux Alain de la Roche, un dominicain (1428-1475), ainsi que par plusieurs papes. Grignion de Montfort (1673-1716) un breton comme Alain de la Roche, en fut un promoteur ardent, délivrant ses conseils dans Le Secret Admirable du Très Saint Rosaire pour se convertir et se sauver. Dans cet ouvrage, il demande d’avoir toujours en vue, en récitant le Rosaire, "quelques grâces à demander, quelque vertu à imiter, ou quelque péché à détruire".

    Le Rosaire en Église.

    L’Église consacre au Rosaire tout le mois d’octobre en souvenir de la bataille de Lépante (1571) où la victoire sur les forces ottomanes fut attribuée à sa récitation généralisée que décréta le pape Pie V. Le Vatican a rassemblé toute une série de documents édités par les Souverains Pontifes successifs sur le Saint Rosaire, dont l'encyclique Rosarium Virginis Mariae que Jean-Paul II lui a consacré à l'aude du troisième millénaire.

    C’est le 7 octobre 1950, en la fête de N.D. du Rosaire et en l’année sainte, que Mère Teresa se mit au service des plus pauvres d’entre les pauvres, partageant leur vie. Elle revêt son célèbre sari blanc bordé de bleu puis fonde, la congrégation des missionnaires de la Charité.

    Le Rosaire et quelques apparitions mariales.

    Le chapelet accompagne presque toutes les apparitions mariales du XIXe et du XXe siècle. Au Moyen-Orient, sainte Marie-Alphonsine Danil Ghattas (1843-1927) bénéficie à Bethléem, où elle avait été envoyée, d’apparitions de la Vierge Marie qui lui demande de fonder la congrégation du Saint-Rosaire "dans ces régions où j’ai connu la joie, la souffrance et la gloire". Ce qui rappelle les trois mystères du Rosaire : joyeux, douloureux et glorieux. La Congrégation est expressément destinée au monde arabe. Elle est la seule à avoir été fondée en Terre Sainte. Le Rosaire (en arabe, al-Wardiyya) est prié intégralement chaque jour par les religieuses dans l’ensemble des maisons fondées. À Kibeho, la Vierge Marie enseigne un "chapelet des douleurs", méditations sur dix évènements douloureux de la "Mère du Verbe" qui complètent le Rosaire usuel.

    Selon sœur Lucie de Fatima :

    "La très sainte Vierge, en ces derniers temps que nous vivons, a donné une efficacité nouvelle à la récitation du Rosaire ; de telle façon qu’il n’y a aucun problème, si difficile soit-il, temporel ou surtout spirituel, se référant à la vie personnelle de chacun de nous, de nos familles, des familles du monde ou des communautés religieuses, ou bien à la vie des peuples et des nations ; il n’y a aucun problème si difficile soit-il, que nous ne puissions résoudre par la prière du saint Rosaire. Avec le saint Rosaire nous nous sauverons, nous nous sanctifierons, nous consolerons Notre-Seigneur et obtiendrons le salut de beaucoup d’âmes[1]."

    On retrouve ce type d’enseignement dans les dictées reçues de la Vierge Marie par Maria Valtorta qui, en tant que tertiaire des Servites de Marie, partageait la dévotion à Notre-Dame des Sept-Douleurs (Maria Addolorata).

    Dans les ouvrages de Maria Valtorta

    Il n'apparait pas dans L'Évangile tel qu'il m'a été révélé puisqu'à cette époque il n'était pas fondé. Le Rosaire en perpétue justement la mémoire.

    Les Cahiers de 1945 à 1950

    Les Cahiers de 1945 à 1950, CEV

    Le 5 mai 1947 : "Notre-Dame de Fatima. Le chapelet du matin... puis les trois chapelets de l’après-midi et les roses d’or. Chaque "Je vous salue, Marie" est une rose qui tombe du chapelet à quinze dizaines de Marie, car chaque perle s’est changée en rose d’or, et la Vierge en détache une à chaque "Je vous salue, Marie" que je dis, et la laisse tomber sur le monde... aux endroits que j'ai reconnus et sur les pays qui le méritent[2].

    Le 8 mai 1947 : "En m’apparaissant comme elle le fait, Notre-Dame de Fatima me dit : "Le 5, je t’ai donné la vision intellectuelle de ce qu’est un rosaire bien récité : une pluie de roses sur le monde. À chaque "Je vous salue, Marie" qu’une âme aimante dit avec amour et foi, je laisse tomber une grâce. Où ? Partout : sur les justes pour les rendre meilleurs, sur les pécheurs pour les mener à la repentance. Tant, tant de grâces pleuvent grâce aux "Je vous salue, Marie" du rosaire !"[…]

    Note personnelle. Aujourd’hui encore, le 8, je récite le rosaire en compagnie de Notre-Dame de Fatima! Mais aujourd’hui, la Vierge ne détache pas les roses, et elle m’explique la raison de son geste symbolique du 5. Je connais maintenant la valeur d’un "Je vous salue, Marie" bien dit! Le chapelet des quinze dizaines en comprenait cinq de roses blanches comme des perles, cinq de roses rouges comme des rubis, et cinq dorées comme l’autre jour. En l’égrenant, Marie disait le "Gloire à Dieu" puis la première partie du Notre-[…] et des "Je vous salue, Marie" en sautant "le fruit de vos entrailles". Ce faisant, elle portait sur le monde, en bas, un regard indescriptible de paix, d’amour, de pitié, et avait un sourire légèrement douloureux en dépit de sa douceur. Voilà ! J’ai compris pourquoi Notre-Dame de Fatima m’attire tant, plus encore que celle de Lourdes que, pourtant, j’aime beaucoup : parce qu’elle est plus à nous, plus Maman."

    Les 12 et 13 octobre 1947: "À Fatima avec les pèlerins. Les prières de la nuit et dans le bassin jonché de lumières... Et Notre-Dame de Fatima à mes côtés... Même le matin, alors que le Père Berti est ici, dans la pièce... Et Marie m’invite à beaucoup prier le rosaire, pour le Pape, le clergé, la paix et l’Italie. Le rosaire est la meilleure défense de la papauté, de l’Église, de la paix et de notre patrie. Elle dit que c’est pour cette raison qu’elle est apparue à Rome[3] et aussi pour secouer les incrédules, les indifférents, ceux qui sont hostiles ou opposés au surnaturel, enfin ceux qui ne croient pas à l’Œuvre, qui est "gloire de son Fils et où se trouve le salut de beaucoup".

    Le 12 mai 1949: "La Vierge descend jusqu’à mon lit, en marchant sur un sentier de nuages blancs. Elle s’arrête au pied du lit, assez haut pour que ses petits pieds nus soient à la hauteur de mon lit. Elle m’invite à réciter le rosaire en sa compagnie... (et les chapelets prennent l’odeur de son parfum)."

    Les Carnets

    Le 26 septembre 1953: "J’ouvre la boîte du Rosaire missionnaire, et je la trouve comme voilée par un liquide très odorant qui s’est déjà posé sur le chapelet. J’en suis stupéfaite. Mais voici Marie, qui me donne l’explication suivante : "Je peux répandre mes baumes où je veux, de même que je peux faire jaillir de l’eau à l’endroit que je choisis, du sol ou de mes yeux - comme cela se produit actuellement en Sicile -, dans le but de convertir les âmes et de guérir les corps. Je peux également exhaler mes parfums, onguents de sanctification sur des objets qui me sont chers, et de bénédiction sur les âmes qui m’aiment et que j’aime."

    Les chapelets de Maria Valtorta

    Ces prières, qui ont été rédigées le 21 février 1934, sont rapportées dans les Cahiers de 1945 à 1950 à la date du 10 février 1946, p. 185-186.

    Le chapelet aux cinq plaies

    "Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons, parce que par ta sainte croix tu as sauvé le monde.           

    J’adore, ô mon Jésus, la sainte plaie de ta main droite et je te prie, par sa douleur; de m’accorder l’esprit de charité. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.          

    J’adore, ô mon Jésus, la sainte plaie de ta main gauche et je te prie... de m’accorder l’esprit de contrition. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.     

    J’adore, ô mon Jésus, la sainte plaie de ton pied droit et je te prie... de m’accorder l’esprit d’apostolat. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu. 

    J’adore, ô mon Jésus, la sainte plaie de ton pied gauche et je te prie... de m’accorder l’esprit de sacrifice. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.  

    J’adore la sainte plaie de ton côté et je te prie, par amour pour elle, d’accepter mon offrande en victime de la Justice divine et de ton Amour miséricordieux. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.           

    Ô mon Jésus, par la douleur de ta chair sainte et immaculée transpercée par amour, je te prie de m’accorder ce que je te demande. Fortifie-moi par le saint Sang de tes plaies que tu as versé, purifie-moi par l’eau qui a coulé de ton Cœur déchiré, enflamme mon âme par la splendeur de tes blessures divines, fais que les rayons d’amour qui en jaillissent s’enfoncent dans mon cœur comme autant de flèches de feu et y impriment l’empreinte de ton Corps transpercé, afin que je sois crucifiée d’amour. Accorde-moi, par amour pour tes saintes plaies, une soif toujours plus ardente de toi, une identification toujours plus profonde à toi, un amour toujours plus dévorant qui me purifie de mes fautes et me rende prête pour le ciel."

    Le chapelet pour obtenir la résignation

    "Nous t’adorons, etc.    

    J’adore, ô mon Jésus, la sainte plaie de ta main droite et je te prie, par amour pour elle, de m’accorder le don de la résignation dans les souffrances physiques. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.  

    J’adore, ô mon Jésus, la sainte plaie de ta main gauche et je te prie, par amour pour elle, de m’accorder le don de la résignation dans les souffrances morales. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.        

    J’adore, ô mon Jésus, la sainte plaie de ton pied droit et je te prie... de m’accorder le don de la résignation dans les souffrances spirituelles. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.

    J’adore, ô mon Jésus, la sainte plaie de ton pied gauche et je te prie... de m’accorder le don de la résignation dans les souffrances, amertumes, découragements devant les maladies, les offenses, les trahisons, les abandons, les duretés des gens. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.

    J’adore, ô mon Jésus, la sainte plaie de ton côté et je te demande, par amour pour elle, de m’accorder la résignation devant la mort, et même davantage. Je te demande le calme, la paix, la joie au moment de mourir. Que j’expire, je t’en prie, dans un soupir d’amour pour toi.       

    Ô mon Seigneur adoré, crucifié pour moi, divin Martyr par amour pour nous, je te prie de me donner une joyeuse volonté de souffrir. Intensifie en moi l’amour de toi à mesure que tu augmentes la souffrance. Si les flammes de la charité envahissent complètement mon âme, la souffrance et la mort pour l’amour de toi et des créatures me seront douces.      

    Cœur de Jésus, sois toujours mon bien et mon amour.      

    Ô Marie, ma Mère, lorsque la tempête rugit plus fort contre moi et que la croix pèse sur moi, accorde-moi la douceur de ton sourire; lorsque mon âme souffre la passion, accorde-moi le réconfort d’une caresse; lorsque la mort m’effraie, donne-moi ton sein pour m’y réfugier et ton cœur de Mère pour me consoler de mon affaiblissement. Ô ma Mère, je te confie ma vie et mon agonie, afin que je puisse mourir entre tes bras pour me réveiller au paradis.

    Saint Joseph, toi le patriarche miséricordieux, quand je serai à la dernière extrémité, viens guider mon âme dans son dernier voyage vers le salut. Que ton regard mette en fuite le Tentateur infernal, que mon âme se réfugie entre tes bras qui servirent de berceau à mon Sauveur et que, de là, elle s’envole vers l’Amour éternel. Saint Joseph, sois mon bouclier dans la bataille finale afin que je meure dans le Christ.

    Mon saint ange gardien, toi que la miséricorde de Dieu m’a donné, pardonne-moi de t’avoir montré aussi peu d’amour jusque là, fais que, à partir d’aujourd’hui, je t’aime et t’honore toujours et tiens-toi continuellement à mes côtés, mais plus encore à l’heure de ma mort, afin que le Malin ne puisse troubler la sérénité de mon trépas et que j’expire en toute fidélité chrétienne et soumission à la Volonté éternelle. Mon ange gardien, accompagne-moi dans la mort vers mon Jésus (21-2-1934).

    Pour aller plus loin

    Méditation du Rosaire - Monique Veillon

    Notes et références

    1. Entretien du 26 décembre 1957 avec Mgr Agustín Fuentes Anguiano (1918-2004). Ce prêtre mexicain de Veracruz fut le postulateur pour la cause de béatification des deux autres voyants de Fatima : Francisco et Jacinta Marto
    2. Dans une reprise de ces textes qu’elle fait, dans Les Carnets à la date du 8 novembre 1947, Maria Valtorta note qu’il s’agit notamment de Rome et du Vatican. Elle lie ce geste aux apparitions de Tre Fontane. Le 12 avril 1947, la Vierge y apparut à un protestant extrémiste, Bruno Comacchiola, qui était prêt à poignarder le Pape. Cela n’est pas sans rappeler l’attentat contre Jean-Paul II qui affirma, par la suite, que la Vierge de Fatima avait dévié la balle qui aurait du le tuer.
    3. À Tre-Fontane. Elle en parle longuement le 31 décembre 1947. Ces apparitions avaient été annoncées dix ans en avance par Luigina Sinapi au futur Pie XII. Elle lui avait annoncé aussi, de la part de la Vierge, son élection au Pontificat (intervenue deux ans plus tard, en 1939).