Le "Je vous salue Marie" (Ave Maria)

    De Wiki Maria Valtorta
    L'Annonciation - Santissima Annunziata, Florence, où repose Maria Valtorta.

    Le "Je vous salue Marie" (Ave Maria en latin) est une prière composée de deux parties :

    • La première partie reprend les paroles de l'ange lors de l'Annonciation (EMV 16) : "Je vous salue Marie, pleine de grâce ; Le Seigneur est avec vous (Luc 1,28)", puis les paroles d'Élisabeth au moment de la Visitation : "Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni (Luc 1,42) ". Cette première partie, en usage depuis le Ve siècle, est commune aux catholiques et aux orthodoxes qui le récitent toujours ainsi.
    • On doit la seconde partie à saint Simon Stock (1164-1265), supérieur de l'Ordre du Carmel et promoteur du scapulaire, qui la prononça sur son lit de mort en 1265 : "Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen."

    Dans cette seconde partie, propre au rite catholique, Marie est saluée du titre "Mère de Dieu" (Théotokôs) définit en 431 par le IIIe concile d’Éphèse. Elle fut sans doute inspirée d’une des plus anciennes prières à la Vierge Marie : le Sub Tuum Praesidium : "Sous l'abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu. Ne méprise pas nos prières quand nous sommes dans l'épreuve, mais de tous les dangers délivre-nous toujours, Vierge glorieuse et bénie. Amen."

    Son origine selon Maria Valtorta

    • EMV 16.4 : L'Annonciation qui correspond aussi à l'Incarnation de Jésus en Marie :
    "Je te salue, Marie, pleine de Grâce, je te salue !" [...] "Non, ne crains pas. Le Seigneur est avec toi ! Tu es bénie entre toutes les femmes."
    • EMV 21.5 : La Visitation. Élisabeth accueille à Hébron sa cousine Marie enceinte de l’Esprit-Saint :
    "Bénie es-tu parmi toutes les femmes ! Béni le Fruit de ton sein ! (elle prononce ainsi deux phrases bien détachées)."
    • EMV 24.4 : Dans cet épisode propre à Maria Valtorta, Zacharie, touché par l’Esprit-Saint, reconnaît le Messie attendu dans le fruit des entrailles de Marie.
    Tu es bénie, toi qui as obtenu grâce pour le monde et lui portes le Sauveur. Pardonne à ton serviteur, s'il n'a pas vu au premier abord ta majesté. C'est toutes les grâces que tu nous as apportées avec ta venue, parce que où tu vas, ô Pleine de Grâce, Dieu opère ses miracles et saints sont les murs où tu entres, saintes deviennent les oreilles qui entendent ta voix et les chairs que tu touches. Saints les cœurs parce que tu donnes les grâces[1], Mère du Très-Haut, Vierge annoncée par les prophètes et attendue pour donner au peuple de Dieu le Sauveur.

    Dans les autres ouvrages de Maria Valtorta

    Les Cahiers de 1943

    Dans cet ouvrage qui rassemble les dictées reçues en marge des visions, tout un cycle est réservé à la méditation du "Je vous salue Marie" :

    • 3 septembre : Première méditation - L’Ave Maria. Bienheureuses les lèvres et les contrées où l’on dit Ave Maria. -La salutation qui purifie les lèvres et le cœur - Si vous saviez les dire, vous ne seriez jamais affligés - Dieu est en Elle. - Tout est possible à la miséricorde de Dieu et à la puissance de Marie - La corédemption de Marie.
    • 4 septembre : Deuxième méditation - Pleine de grâce. Le salut de l’ange s’adresse aussi à vous - Le salut de l’ange provoque un surcroît de grâce - L'humilité intégrale de Marie. - L’âme vigilante de Marie. Elle aussi fut tentée. - Marie remplie de la Grâce et pleine de grâces. - L’incarnation mystique du Christ en nous. - Tourner son regard vers Marie.
    • 5 septembre : Troisième méditation - Le Seigneur est avec toi. Le Seigneur est toujours avec l’âme qui est dans la grâce. - Marie était avec Dieu et Dieu était avec Marie. - La Passion de Marie : la privation de l’union avec Dieu. - Malheur, cécité, folie, mort, voilà ce qu’est la perte de l’union avec votre Seigneur. - Marie ne se sépara jamais de Dieu. - Celui qui est uni à Dieu a un pouvoir de rayonnement puissant. - Marie a possédé l’union avec Dieu à la perfection. - Le fondement de l’union à Dieu se trouve dans la prière.
    • 6 septembre : Quatrième méditation - Bénie entre toutes les femmes. Le Paradis tout entier bénit Marie, chef-d’œuvre de la création universelle. - À travers Marie, Mère du rédempteur, Dieu a opéré le salut de genre humain. - La faute commise par l’homme ne pouvait être expiée que par un homme. - La Rédemption inclue l’Humanité des premiers temps aux derniers. - Je suis votre véritable frère. - L’Homme-Dieu ne pouvait être engendré que de l’union de l’Amour et de la Pureté. - Louanges à Marie (doxologie).
    • 7 septembre : Cinquième méditation - Béni le fruit de tes entrailles. La gloire de Marie a eu un coût - La béatitude et la douleur ont serré le cœur de Marie en un seul nœud au moment de l’Annonciation - L’incarnation de Jésus - L’angoisse se mêle à la joie de la Nativité - La douleur de Marie à la descente de Croix - Vous m’avez eu parce que Marie a accepté de boire le calice de l’amertume - Aimez ma Mère d’un amour semblable au mien.
    • 8 novembre : Sixième méditation - Maintenant et à l’heure de notre mort. Cette invocation fait pendant à ‘Délivrez-nous du mal’ - Vous ne devez pas tant vous préoccuper du mal et de la mort au sens humain - La Mort de l’esprit ne vient pas une seule fois pour l’âme - Vous avez une Mère puissante auprès de Dieu - La vraie Mort, celle de l’esprit, ne viendra pas pour ceux qui savent prier la Mère.

    Les Cahiers de 1944

    • 10 janvier. Azarias, l’ange gardien, montre à Maria Valtorta l’attitude de vénération que l’on doit avoir en récitant le "Je vous salue, Marie".

    Points remarquables

    L’ange de l’Annonciation dit ; "Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi." (Luc 1,28). La dernière phase de cette proposition a son origine en Sophonie 3,14-17 qui précise, par deux fois, "ton Dieu est en toi" (Fille de Sion)[2].

    En EMV 637.6, Jésus commente pourquoi Il demeure en Marie et, de ce fait pourquoi "c’est par Marie que vous avez tout, absolument tout !"
    Ne vous demandez pas si je pouvais être réellement en Marie. Si vous dites que Dieu est au Ciel, sur la terre, partout, comment pouvez‑vous douter que je puisse être en même temps au Ciel et dans le cœur de Marie, qui était un Ciel vivant ? Si vous croyez que je suis dans le sacrement de l’Eucharistie, enfermé dans vos ciboires, pourquoi douter que je sois dans ce ciboire très pur et très ardent qu’était le cœur de ma Mère ?

    Qu’est‑ce que l’Eucharistie ? C’est mon corps et mon sang unis à mon âme et à ma divinité. Eh bien ! quand elle me portait, qu’avait‑elle d’autre dans son sein ? N’avait-elle pas le Fils de Dieu, le Verbe du Père, avec son corps, son sang, son âme et sa divinité ? Si vous m’avez, n’est‑ce pas parce que Marie m’a eu et m’a donné à vous après m’avoir porté neuf mois ? Eh bien ! De même que j’ai quitté le Ciel pour demeurer dans le sein de Marie, j’ai choisi, au moment de quitter la terre, le sein de Marie pour ciboire. Et quel ciboire, quelle cathédrale pourrait être plus beau et plus saint que celui‑là ?  

    […] Comprenez‑le une bonne fois, c’est par Marie que vous avez tout, absolument tout ! Vous devriez l’aimer et la bénir à chaque souffle.
    Cette importance de Marie est soulignée dans de nombreux points et justifie la présence du "Je vous salue, Marie" dans la prière de l’Église. Parmi ces aspects, signalons l’avis de saint Alphonse de Liguori, docteur de l’Église (1696-1787), reprenant la tradition antérieure, il résume ainsi l'importance de Marie :
    "De Marie nous avons reçu Jésus-Christ, la source de tout bien […] À partir de la naissance de Jésus-Christ, et cela en vertu d'un décret divin, toutes les grâces provenant de ses mérites furent distribuées aux hommes, le sont actuellement, et le seront jusqu'à la fin du monde, par les mains et moyennant l'intercession de Marie[3]." Et il précise, par une métaphore : "Marie n’en est pas la source, mais le canal de ces grâces."
    Et celui de Saint Maximilien Kolbe (1894-1941).
    "Les Temps Modernes sont dominés par Satan et le seront encore plus dans l'avenir. Le combat contre l'Enfer ne peut être mené par les hommes, même les plus intelligents. Seule L'Immaculée a reçu de Dieu la Promesse de la Victoire sur le Démon.[4]"

    Pour aller plus loin

    Notes et références

    1. Saint Alphonse de Liguori, docteur de l’Église (1696-1787), reprenant la tradition antérieure, résume ainsi le rôle de Marie "pleine de grâces" : "De Marie nous avons reçu Jésus-Christ, la source de tout bien […] À partir de la naissance de Jésus-Christ, et cela en vertu d'un décret divin, toutes les grâces provenant de ses mérites furent distribuées aux hommes, le sont actuellement, et le seront jusqu'à la fin du monde, par les mains et moyennant l'intercession de Marie". (Les gloires de Marie, chapitre V : Marie, notre médiatrice, § 1 : Que l'intercession de Marie nous est nécessaire pour nous sauver.)
    2. En Hébreu Adonaï beqirbek : Be = dans ; Qèrèv = entrailles. Le "K" final est l’adjectif possessif qui réfère à la deuxième personne : ton.
    3. Alphonse de Liguori, Les gloires de Marie, chapitre V : Marie, notre médiatrice, § 1 : Que l'intercession de Marie nous est nécessaire pour nous sauver.
    4. Maximilien Kolbe, Écrits spirituels.