Notre Père qui es aux Cieux

    De Wiki Maria Valtorta

    Évolution du libellé :

    • Latin : Pater noster qui es in cælis :
    • Avant 1966 : Notre Père, qui êtes aux cieux,
    • Actuel : Notre Père, qui es aux cieux,

    "Notre Père"

    Dans son audience générale du mercredi 16 janvier 2019, le pape François, poursuivant ses catéchèses sur le Notre Père, affirme : "La prière semble vouloir aller à l’essentiel, jusqu’à se résumer à un seul mot : Abba, Père." La puissance de cette invocation a été mise en lumière par l'apôtre Paul qui par deux fois donne à Dieu le nom affectueux d'Abba[1]. Une "invocation dans laquelle se concentre toute la nouveauté de l’Évangile". En elle "il y a une force qui entraîne tout le reste de la prière". Et il insiste sur ce lien d'affection que Dieu proclame déjà par la bouche d'Isaïe : tu as du prix à mes yeux, tu as de la valeur et je t’aime. Ne crains pas, car je suis avec toi[2].
    "Dieu te cherche même si tu ne le cherches pas, poursuit le pape dans sa catéchèse. Dieu t’aime même si tu l’as oublié. Dieu voit en toi une beauté même quand tu penses avoir gâché inutilement tous tes talents [...] Pour un chrétien, prier c’est simplement dire "Abba", "Papa", "Petit papa", dire "Père" mais avec la confiance d’un enfant. Il peut nous arriver à nous aussi de cheminer sur des sentiers éloignés de Dieu, comme c’est arrivé au fils prodigue ; ou encore de sombrer dans une solitude qui nous fait nous sentir seul au monde ; ou encore de nous tromper et d’être paralysé par un sentiment de culpabilité. Dans ces moments difficiles, nous pouvons encore trouver la force de prier, en repartant de cette parole, "Père", en la prononçant avec la tendresse d’un enfant [...] N’oubliez jamais de dire "Père". Merci."
    "Qui es aux Cieux"
    "Notre Père n’est pas "ailleurs", il est "au-delà de tout" ce que nous pouvons concevoir de sa Sainteté. C’est avec raison que ces paroles ‘Notre Père qui es aux cieux’ s’entendent du cœur des justes, où Dieu habite comme dans son temple (CEC § 2794).

    Dans Maria Valtorta

    Aux apôtres

    Lorsque Jésus donne le Notre Père à ses apôtres, à l'occasion de la deuxième Pâque. C'est le jeudi 30 mars 28 (17 Nissan 3788)[3]. Dans deux ans, ce sera la dernière Cène. Il le fait à Gethsémani, en vue du Temple. D'emblée, il insiste sur l'adoption filiale de ceux qui prient. Une adoption qui résonne comme le changement d'Alliance : Dieu n'est plus le Dieu terrible du Sinaï, mais un Père aimant. Jésus est le médiateur de cette Alliance d'amour :
    "Notre Père". Je l’appelle "Père". C’est le Père du Verbe, c’est le Père de Celui qui s’est incarné. C’est ainsi que je veux que vous, vous l’appeliez parce que vous êtes un avec Moi, si vous demeurez en Moi.  Il fut un temps où l’homme devait se prosterner pour soupirer au milieu des craintes de l’épouvante : "Dieu !" Celui qui ne croit pas en Moi ni dans ma parole est encore dans cette crainte paralysante...

    Observez l’intérieur du Temple. Non seulement Dieu, mais aussi le souvenir de Dieu est caché aux yeux des fidèles par un triple voile. Séparation par la distance, séparation par les voiles, tout a été pris et appliqué pour dire à celui qui prie : "Tu es fange. Lui est Lumière. Tu es abject. Lui est Saint. Tu es esclave. Lui est Roi".      

    Mais maintenant !... Relevez-vous ! Approchez-vous ! Je suis le Prêtre Éternel. Je puis vous prendre par la main et vous dire : "Venez". Je puis saisir les rideaux du vélarium et les ouvrir, ouvrant tout grand l’inaccessible lieu fermé jusqu’à mainte­nant. Fermé ? Pourquoi ? Fermé à cause de la Faute, oui, mais encore plus étroitement fermé par la pensée avilie des hommes. Pourquoi fermé si Dieu est Amour, si Dieu est Père ? Je peux, je dois, je veux vous conduire non pas dans la poussière mais dans l’azur ; non pas au loin, mais tout près ; non pas comme esclaves, mais comme fils sur le cœur de Dieu. "Père ! Père !" dites cette parole et ne vous lassez pas de la dire. Ne savez-vous pas que chaque fois que vous la dites, le Ciel rayonne de la joie de Dieu ? Ne diriez-vous que ce mot, avec un amour véritable, vous feriez déjà une prière agréable au Seigneur. "Père ! Mon père !" disent les petits à leur père. C’est la parole qu’ils disent la première : "Mère, père". Vous êtes les petits enfants de Dieu. Je vous ai engendrés du vieil homme que vous étiez. Ce vieil homme, je l’ai détruit par mon amour, pour faire naître l’homme nouveau, le chrétien. Appelez donc du nom que les petits connaissent le premier le Père Très Saint qui est aux Cieux (EMV 203.6)."

    Aux croyants

    Un an plus tard, le mardi 7 mars 29 (5 Adar II 3789), Jésus enseigne dans le Temple, au portique de Salomon, où sont présents juifs et prosélytes. Le Notre Père se transforme : il n'est plus un enseignement aux apôtres, mais une prière sacerdotale (prière dite par Jésus ou par le prêtre). C'est un appel à l'universalité des croyants de tous horizons. Son langage utilise de nombreux codes religieux :
    "Prions : Notre Père qui es dans les Cieux, que ton Nom soit sanctifié par toute l'Humanité ! Le connaître, c'est aller vers la sainteté. Fais que les gentils et les païens connaissent ton existence, ô Père saint, et, comme les trois sages d'un temps désormais lointain mais pas inerte, car rien n'est inerte de ce qui se rapporte à l'avènement de la Rédemption dans le monde, qu'ils viennent vers Dieu, vers Toi, Père, guidés par l'Etoile de Jacob, par l'Etoile du Matin, par le Roi et le Rédempteur de la race de David, par Celui que Tu as oint, déjà offert et consacré afin d'être Victime pour les péchés du monde (EMV 364.7)." 

    La prière du Ressuscité

    Le dimanche 14 avril 30 (25 Nissan 3790), Jésus ressuscité apparaît pour la seconde fois aux apôtres selon Jean XXX. Thomas les a rejoints. Du Cénacle où ils se tenaient, Jésus les emmène à Gethsémani, là où deux ans auparavant, il leur avaient fait le don du Notre Père. Il récitera une dernière fois la prière dominicale en lui donnant une dimension testamentaire :
    "Notre Père qui es aux Cieux.” Il (Jésus) s’interrompt et commente :

    “Qu’Il soit Père, Il vous en a donné la preuve en vous pardonnant. Vous, tenus plus que tous à la perfection, vous, qui avez reçu tant de bienfaits et, comme vous dites, si inaptes à la mission, quel Seigneur qui ne serait pas Père ne vous aurait pas punis ? Je ne vous ai pas punis. Le Père ne vous a pas punis. Car ce que fait le Père, le Fils le fait, car ce que fait le Fils, le Père le fait, car Nous sommes une seule Divinité unie dans l’Amour. Je suis dans le Père, et le Père est avec Moi. Le Verbe est toujours près de Dieu qui est sans principe. Et le Verbe est avant toute chose, depuis toujours, depuis une éternité qui a nom toujours, depuis un éternel présent près de Dieu, et Il est Dieu comme Dieu, car Il est le Verbe de la Pensée divine.

    Quand donc je m’en serai allé, en priant ainsi notre Père, le mien et le vôtre, par qui nous sommes frères, Moi premier-né, vous cadets, veuillez me voir toujours Moi aussi dans mon Père et le vôtre. Veuillez voir le Verbe qui pour vous fut le ‘Maître” et vous a aimés jusqu’à la mort et au-delà de la mort, en vous laissant Lui-même en nourriture et en boisson pour que vous soyez en Moi et Moi en vous tant que dure l’exil, et puis vous et Moi dans le Royaume pour lequel je vous ai enseigné à prier : "Que vienne ton Règne” après l’avoir invoqué pour que vos œuvres sanctifient le Nom du Seigneur en Lui donnant gloire sur la Terre et au Ciel. Oui. Il n’y aurait pas de Royaume pour vous au Ciel, de Royaume pour ceux qui croiront comme vous, si d’abord vous n’aviez pas voulu le Royaume de Dieu en vous par la pratique réelle de la Loi de Dieu et de ma parole qui est le perfectionnement de la Loi ayant donné, dans le temps de la Grâce, la Loi des élus, c’est-à-dire celle de ceux qui sont au-delà des constitutions civiles, morales, religieuses du temps mosaïque, déjà dans la Loi spirituelle du temps du Christ (EMV 630.21-22)."

    Pour notre époque

     Dans sa dictée du 7 juillet 1943, Jésus fait mémoire de notre élection comme "enfants du Très-Haut" et appelle à s'en souvenir en toutes situations, même "écrasé par la considération de sa nullité humaine", car l'amour doit être plus fort que la crainte.
    "Notre Père qui es aux Cieux". Oh ! Maria ! Seul mon amour pouvait vous inviter à dire : "Notre Père". Par cette expression, je vous ai publiquement investis du titre sublime d’enfants du Très Haut et de mes frères et sœurs[4]. Si quelqu’un, écrasé par la considération de sa nullité humaine, peut douter d’être le fils de Dieu, créé à son image et à sa ressemblance, il ne pourra plus douter en pensant à cette parole de moi. Le Verbe de Dieu ne se trompe pas et ne ment pas. Et le Verbe vous invite à dire : "Notre Père". C’est une douce chose et un grand secours que d’avoir un père. Dans l’ordre matériel, j’ai voulu avoir un père sur terre pour protéger mon existence de bébé, d’enfant, de jeune homme. J’ai voulu par-là vous enseigner, aux fils autant qu’aux pères, combien grande est la figure morale du père. Mais d’avoir un Père d’une absolue perfection, tel qu’est le Père qui est aux Cieux, est la douceur des douceurs, le secours des secours. Regardez ce Père-Dieu avec une sainte crainte, mais que l’amour soit toujours plus fort que la crainte, un amour reconnaissant au donneur de la vie sur terre et au ciel."   

    Pour aller plus loin

    Dans le Catéchisme

    § 2795 - Le symbole des cieux nous renvoie au mystère de l’Alliance que nous vivons lorsque nous prions notre Père. Il est aux cieux, c’est sa Demeure, la Maison du Père est donc notre "patrie". C’est de la terre de l’Alliance que le péché nous a exilés et c’est vers le Père, vers le ciel que la conversion du cœur nous fait revenir. Or c’est dans le Christ que le ciel et la terre sont réconciliés car le Fils "est descendu du ciel", seul, et il nous y fait remonter avec lui, par sa Croix, sa Résurrection et son Ascension. § 2796 - Quand l’Église prie "notre Père qui es aux cieux", elle professe que nous sommes le Peuple de Dieu déjà "assis aux cieux dans le Christ Jésus" (Ephésiens 2,6).

    Notes et références

    1. Romains 8,15 : "Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions “Abba !”, c’est-à-dire : Père !" et Galates 4,6 : "Et voici la preuve que vous êtes des fils : Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, et cet Esprit crie “Abba !”, c’est-à-dire : Père !"
    2. Cf. Isaïe 43,4-5.
    3. Selon la datation reconstituée.
    4. Cf. Romains 8,29, commenté par l'Esprit-Saint dans les Leçons sur l'épître de saint Paul aux Romains, Leçon 36, p. 236-239.