Nike ou Nique (Véronique)

    De Wiki Maria Valtorta

    Nike est une femme de la Diaspora juive. Veuve de quarante ans environ et sans enfants, elle vient s'installer au plus proche de la Cité Sainte de Jérusalem qu'elle vénère : elle choisit Jéricho où elle acquiert des terres.        

    Elle entend parler de Jésus par ses disciples et décide alors de mettre sa vie et ses biens au service des pauvres de Jésus, qui accepte (EMV 373). Il la charge de prendre régulièrement soin d'Élie l’essénien retiré comme ermite au Carit, un massif désertique près de Jéricho (EMV 382).

    Elle hérite de la garde d'Egla, une jeune esclave israélite rachetée par Claudia Procula. Nike ne demandait pas mieux :
    "Elle m'en a tant prié, dit Jésus, et c'est une juste prière. La veuve sans enfants aura un saint amour, et la fillette sans parents une mère vraiment Israélite" (EMV 382).      
    Nike acquiert une maison à Jérusalem, afin d'être près de Jésus à chaque fois qu'il y vient pour les fêtes juives (EMV 505). Elle collabore avec Zachée le publicain de Jéricho. Après sa conversion[1] il se lance dans une œuvre de charité destinée à la reconversion des pécheurs et des parias de la société (EMV 522 et EMV 524). Nike met à la disposition des apôtres et disciples les fruits de sa riche propriété située sur la route de Jéricho à Jérusalem (EMV 578). Tous, à qui mieux mieux, louent son accueil :
    - "De bons fruits !" dit l'un.    

    - "Et une bonne disciple", dit l'autre.    

    - "Une belle maison, sans luxe, mais sans misère", reprend un troisième.

    - "Et dirigée par une femme qui exerce une douce autorité. Ordre, propreté, respect et aussi tendresse."      

    - "Quels beaux champs elle a autour ! Une richesse !" (EMV 532).
    Sa générosité et sa compassion sont récompensées lors de la Passion, par le miracle de son voile : elle a préparé un linge pour que le condamné puisse s'en ceindre les reins au lieu des chiffons utilisés habituellement. Sur la Via Dolorosa, elle croise Jésus en sueur, aveuglé par le sang. Elle lui tend le linge préparé pour qu'il s'essuie. Jésus se rafraîchit et lui rend le linge (EMV 608). Elle veut garder le linge comme relique, mais elle craint la foule menaçante ameutée par son geste de pitié. Escortée des romaines sympathisantes, présentes elles aussi, elle se réfugie dans sa maison de Jérusalem. Elle s'effondre en pleurs.

    Le tremblement de terre la terrifie : elle tombe évanouie. Revenue à elle, elle veut embrasser la relique et y découvre le visage imprimé du Rédempteur. En hâte, elle court chez la Vierge Marie à peine revenue de la sépulture. La vue de la relique la réconforte (EMV 612).

    Nike est présente à l'Ascension (EMV 637).  

    Lors des premières persécutions, sa propriété devient l'un des refuges pour les disciples (EMV 648).

    Son nom

    Niké (Nique) veut dire "Victoire" en grec. C’est la même racine qui a donné son nom à la ville de Nice en France. Le surnom de Véronique par lequel elle est plus connue, provient d'une déformation du nom grec Béréniké (Bérénice), "porteuse de victoire", ce qui est plus conforme à ce qu'en dit Maria Valtorta. Un écrit apocryphe : les Actes de Pilate, chapitre VII, le mentionne mais c'est le nom de l'hémorroïsse guérie et non de la femme qui essuie le visage de Jésus.

    Où en parle-t-on dans l'œuvre ?

    EMV 373 EMV 378 EMV 382 EMV 388
    EMV 400 EMV 410 EMV 418 EMV 424 EMV 427 EMV 492
    EMV 502 EMV 505 EMV 509 EMV 511 EMV 520 EMV 522 EMV 524 EMV 532 EMV 538 EMV 547 EMV 551 EMV 554 EMV 556 EMV 559 EMV 560 EMV 564 EMV 566 EMV 567 EMV 568 EMV 571 EMV 574 EMV 575 EMV 576 EMV 578 EMV 579 EMV 580 EMV 582 EMV 583 EMV 584 EMV 596
    EMV 602 EMV 608 EMV 612 EMV 626 EMV 631 EMV 632 EMV 637 EMV 641 EMV 643 EMV 648

    En savoir plus sur ce personnage

    Extraits du « Dictionnaire des personnages de l’Évangile selon Maria Valtorta (Mgr René Laurentin, François-Michel Debroise, Jean-François Lavère, Éditions Salvator, 2012) :
    Sainte Véronique est fêtée le 4 février en Occident et le 4 octobre en Orient.

    Elle n'est pas nommée dans les Évangiles et le miracle du voile n'y est pas mentionné, mais la 6ème station du chemin de croix traditionnel commémore son geste.

    La transformation de son nom de Niké (Victoire, en grec) en Véronique, hésite entre plusieurs hypothèses mêlant grec et latin. La plus courante est l'amalgame fait avec le voile miraculeux : la Vera Ikon, ou vraie image.

    Au moyen-âge, légende et tradition la disent mariée à Zachée. Elle aurait émigré avec lui en Gaule à Soulac-sur-mer (Gironde). Elle y serait morte en l'an 70 à l'âge de 87 ans[2]. Ses reliques sont vénérées dans la Basilique Notre-Dame de la fin des Terres. D'autres sources postulent que ses reliques furent transportées en l'église Saint-Surin de Bordeaux à la suite des guerres[3] mais nous sommes dans la même région.

    En rapprochant ces informations des données de Maria Valtorta, on peut noter que son union, probablement platonique, avec Zachée est plausible : tous les deux sont de Jéricho et se consacrent au même apostolat des éprouvés. Leur émigration en Gaule est plausible. Lors des premières persécutions, il y eut une vague d'émigration : la famille de Béthanie par exemple.

    Selon Saint Méthode de Tyr (IIIème siècle)[4] elle serait passée par Rome où le Suaire aurait guéri l'empereur Tibère.

    Selon Anne-Catherine Emmerich (XIXème siècle) Véronique était une vierge du Temple. Son nom était Séraphia.

    Notes et références

    1. Cf. Luc 19, 2-7.
    2. P. Philippe Labbé, Nouvelle bibliothèque des manuscrits, Tome I, page 629 et Tome II, page 265.
    3. Rapporté par Mgr Gaume dans Vie de saints 1880.
    4. Mariani Scoli chronicon ad. An 39.