Mgr Michele Fontevecchia et Maria Valtorta

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    Mgr Michele Fontevecchia (1886-1959), évêque d'Aquino-Sora-Pontecorvo - Source : Site du diocèse.

    Mgr Michele Fontevecchia, né le 8 mai 1886 à Fermo et mort le mardi 16 janvier 1959 dans la même ville où son oncle, don Domenico Fontevecchia, avait fondé un collège réputé dont il eut à s'occuper au cours de sa carrière. Il fut évêque du diocèse d'Aquino-Sora-Pontecorvo de 1936 à 1952. Sollicité par les Servites de Marie sous conseil de Mgr Montini (futur Paul VI) pour donner l'imprimatur à l'œuvre de Maria Valtorta, il se proposa d’accorder[1].

    Dans ce cadre, il reçut la visite du P. Berti[2] et sollicita son compatriote et ami : Mgr Ugo Emilio Lattanzi, pour l'étude préalable (Nihil obstat). C'était un théologien renommé, Doyen de la faculté pontificale du Latran. Dans son attestation de 1952, il déclare n'avoir rien trouvé qui s'oppose à la publication, même si certaines positions l'interrogent. Il en détecte l'origine préternaturelle sans se prononcer plus avant. Les fioritures des descriptifs le dérange, mais il conclut que l'œuvre de Maria Valtorta "pourra amener plus d’une âme indifférente à se désaltérer à la source d’eau vive: à l’Ecriture sainte[3]".

    De son côté Mgr Fontevecchia s'intéressait à l'œuvre. Il était malvoyant et se faisait lire les copies dactylographiées de l’Œuvre par Gabriella Lambertini, une sœur missionnaire de l’association “Pro Civitate Christiana” d’Assise[4]. Il aurait donc accordé tout naturellement l'imprimatur[1] si cette décision lui fut "arrachée des mains" selon ce que rapporte Maria Valtorta à Mgr Carinci :
    "Le 21 novembre 1948, alors que j'ignorais encore que le Saint-Office s'était chargé de l'affaire, l'arrachant des mains et au jugement de Son Excellence l'Evêque de Sora et de son Réviseur Monseigneur Lattanzi, il (Jésus) dit : "qu'à son tour, il enlèverait ce à quoi tenaient le plus ceux qui ne le servaient pas et qu'un jour viendrait où moi et tout le monde connaîtrions les actions de beaucoup"[5]."

    Cette phrase de Jésus, que Maria Valtorta note sans en comprendre la portée, peut être interprétée comme une prophétie sur la mise à l'Index future suivie, en 1966, de son abolition en droit et en conséquence.

    En reconstituant le scénario des évènements, on sait[6] que le Saint-Office protesta contre l'imprimatur donné dans le courant de l'été 1948 à l'œuvre de Maria Valtorta par Mgr Constantino Barneschi. Que le 25 octobre 1948 Pie XII fait demander à l'ordre des Servites de Marie de confier l'imprimatur à un évêque italien pour éviter les réactions de "certains prélats hostiles". Mgr M. Fontevecchia est contacté favorablement. Il semble que lui et Mgr Lattanzi se soient mis rapidement au travail, la demande venait en effet du sommet de l'Église. Cette issue inattendue au renvoi sine die qu'ils pensaient avoir fait, n'a pas plu au Saint-Office : le 29 novembre 1948, ils somment (par téléphone) les Servites de Marie de cesser d'agir pour l'œuvre sous peine de sanctions. Á ce que rapporte Maria Valtorta à Mgr Carinci, ils avaient déjà intimé l'ordre à Mgr Fontevecchia d'en faire de même. Pourtant l'implication de cet évêque, parfaitement compétent, était aussi parfaitement canonique et venait d'une demande du plus haut de l'Église[7].

    Maria Valtorta, qui est pourtant l'auteure, ignore ce qui se trame dans son dos. Elle ne l'apprendra qu'au mercredi des cendres, le 23 février 1949. Mais le Ciel, lui, n'ignore rien :
    ."Un avertissement (celui de Jésus donné le 21 novembre 1948) qui fut répété le 18 février 1949 et le 22 février, alors que j'ignorais encore la sanction était déjà prononcée. Un avertissement donné de manière de plus en plus explicite et énergique, faisant un parallèle entre ceux qui, en Hongrie, violaient le droits de l'Église en condamnant le Primat et en persécutant les fidèles[8] et ceux qui ont foulé aux pieds les désirs de Dieu en bloquant l'Œuvre et en m'affligeant par leur manière d'agir. Et encore, sur le même sujet, le 25 février, qualifiant l'action accomplie de "péché contre le Saint-Esprit"[5]".

    La cécité progressive finit par empêcher Mgr Fontevecchia d'exercer son ministère. Avant d'avoir atteint la limite d'âge, il se retira peu de temps après ces évènements, le 19 avril 1952, il avait 66 ans. Ce fut son coadjuteur Mgr Biagio Musto qui le remplaça.

    Notes et références

    1. 1,0 et 1,1 Lettres à Mère Teresa, Tome 2, 16 décembre 1948, p. 172.
    2. Emilio Pisani, Pro e contro Maria Valtorta, p.23
    3. Déclaration de Mgr U.E. Lattanzi.
    4. Ce foyer d’évangélisation avait été créé en 1939 par Don Giovanni Rossi (1887-1975) qui avait deux points communs avec Maria Valtorta : être issu de la compagnie de Saint-Paul où Maria Valtorta voulut entrer sans le pouvoir, et avoir été influencé par le Bienheureux cardinal Ferrari, celui-là même qui confirma Maria Valtorta.
    5. 5,0 et 5,1 Lettere a Carinci, lettre du 24 août 1950.
    6. Pour toutes ces dates, voir l'historique de la tentative de destruction de l'œuvre par le Saint-Office.
    7. Le chef du Saint-Office est le pape lui-même, à l'origine de la demande. D'autre part, le code de droit canonique (1917) en usage au temps de Maria Valtorta, précise dans son article 1385 § 2 que l'imprimatur "peut être donnée par l'Ordinaire propre de l'auteur, par l'Ordinaire du lieu dans lequel les livres et les images sont édités, ou l'Ordinaire du lieu dans lequel ils sont imprimés, de telle sorte cependant que, si un des Ordinaires a refusé la permission, l'auteur ne puisse pas la demander à un autre Ordinaire sans lui avoir fait connaître le refus qu'il a rencontré précédemment.". Mgr Fontevecchia entrait dans les cas numéro 2 et 3 (édition et impression).
    8. Il s'agit du cardinal József Mindszenty(1892-1975) Il connu pour avoir été un opposant farouche aux dictatures fasciste et communiste de son pays. Emprisonné à plusieurs reprises et torturé pour sa ténacité dans sa foi chrétienne, il a été reconnu vénérable par l'Église catholique. La période de son arrestation (26 décembre 1948) et de son procès, correspondent à la période où Jésus donne ces messages.