Le rivelazioni private e la Chiesa

    De Wiki Maria Valtorta
    Cette page est une version traduite de la page Les révélations privées et l'Église et la traduction est terminée à 3 %.
    Autres langues :

    Per il cardinale Ratzinger (Benedetto XVI) "il concetto di 'rivelazione privata' si riferisce a tutte le visioni e a tutte le rivelazioni che hanno luogo dopo la conclusione del Nuovo Testamento". Cioè tutte le manifestazioni autentiche del Cielo che sono avvenute dopo la chiusura della Bibbia definita come la 'Rivelazione pubblica', intangibile e universale[1].

    Selon lui, l'achèvement de la Révélation publique n'induit pas sa stratification : "cela ne signifie pas que l'Église pourrait maintenant regarder seulement le passé et serait ainsi condamnée à une répétition stérile. Le Catéchisme de l'Église catholique (CEC) dit à ce sujet : "Même si la Révélation est achevée, elle n'est pas complètement explicitée ; il restera à la foi chrétienne d'en saisir graduellement toute la portée au cours des siècles" (CEC §. 66). Cette explicitation à laquelle participent les révélations privées trouve son origine "dans le dernier discours du Christ, lorsque, faisant ses adieux aux disciples, il leur dit : "J'aurai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l'instant vous n'avez pas la force de les porter. Quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière. En effet, ce qu'il dira ne viendra pas de lui-même [...]. Il me glorifiera, car il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître » (Jean 16,12-14)."

    La révélation privée trouve donc sa légitimité dans son orientation au Christ et à la Révélation publique.

    Reconnues… ou pas

    Ces révélations privées sont le lot de très nombreux mystiques qui jalonnent l’Histoire de l’Église[2], mais elles traversent aussi la multitude des croyants où elles se mêlent à leur humanité. Le discernement est donc nécessaire.

    Toutes les guérisons opérées à Lourdes sont dignes d’action de grâce personnelle, mais l’Église n’en isole qu’un très petit nombre comme "miraculeuses" pour l’édification publique. De même, seules une minorité de révélations privées sont reconnues par l’Église : Marguerite Marie Alacoque, La Salette, Lourdes, Fatima, … La majorité sont prudemment tolérées sans que l’origine soit tranchée : La médaille miraculeuse ou la quasi-totalité des 2.400 apparitions mariales recensées à ce jour[3] . D’autres sont explicitement condamnées.

    Le terme ambivalent de "non reconnues" s’adresse donc aux deux dernières catégories, mais pour des raisons différentes. On ne peut les amalgamer. Pour éviter cela, le dicastère pour la Doctrine de la foi a mis récemment à jour les "normes pour le discernement des phénomènes surnaturels présumés" en enrichissant la graduation des reconnaissances : entre reconnue et non reconnue, il existe désormais cinq degrés d'intégration ou de rejet :

    1. Nihil Obstat (le plus positif).
    2. Prae oculis habeatur.
    3. Curatur.
    4. Sub mandato.
    5. Prohibetur et obstruatur (le plus négatif).

    Le dicastère réaffirme à cette occasion que "ces manifestations ont souvent provoqué une grande richesse de fruits spirituels, une croissance de la foi, de la dévotion, de la fraternité et du service, et dans certains cas ont donné naissance à divers sanctuaires disséminés dans le monde qui font aujourd'hui partie du cœur de la piété populaire de nombreux peuples". Le rédacteur pense ici aux lieux d'apparitions mariales comme Medjugorje, mais ce rappel concerne aussi tous types de révélations privées.

    Il rappelle aussi qu'on ne peut "attendre de l'autorité ecclésiastique une reconnaissance positive de l'origine divine de phénomènes surnaturels présumés" (I, 11). Par conséquent, "ni l'Évêque diocésain, ni les Conférences épiscopales, ni le dicastère, en règle générale, ne déclareront que ces phénomènes sont d'origine surnaturelle", et seul "le Saint-Père peut autoriser une procédure à cet égard" (I, 23). Il éclaircit cette confusion si répandue : pas reconnue, donc condamnée.

    Autorité des révélations privées

    Le domaine et l’autorité respectif des révélations Publique et privées a été définie par le cardinal Ratzinger dans le texte déjà cité . Pour cela il reprend les textes du Magistère : "Au fil des siècles, il y a eu des révélations dites “privées”, dont certaines ont été reconnues par l'autorité de l'Église. [...] Leur rôle n'est pas [...] de “compléter” la Révélation définitive du Christ, mais d'aider à en vivre plus pleinement à une certaine époque de l'histoire" (CEC § 67).

    Il qualifie la valeur des révélations privées à leur destination : la Révélation publique. Toutefois, mêmes reconnues, elles n'ont qu'une autorité personnelle : "Le Cardinal Prospero Lambertini, futur Pape Benoît XIV, dit à ce sujet dans son traité classique, devenu ensuite normatif pour les béatifications et les canonisations : "Un assentiment de foi catholique n'est pas dû à des révélations approuvées de cette manière (= "reconnues") : ce n'est même pas possible. Ces révélations requièrent plutôt un assentiment de foi humaine conforme aux règles de la prudence, qui nous les présentent comme probables et crédibles dans un esprit de piété".

    On peut résumer la distinction de la manière suivante :

    • La Révélation publique (la Bible) exige notre foi, les révélations privées nécessitent notre assentiment.
    • L’une est de portée universelle, les autres sont de portée particulière.
    • La première fonde la foi, les secondes nous aident à en vivre.
    • Dans la première, Dieu lui-même nous parle, dans les secondes il inspire "un appel authentique à l’Église (§. 67) ".

    Valeur des révélations privées

    "L’appel authentique à l’Église" dont parlait le cardinal Ratzinger peut être illustré par l’Immaculée conception qui a longtemps divisé les théologiens entre les partisans d’une Vierge Marie Toute sainte pour avoir résisté au péché ; et les partisans d’une Très sainte Mère de Dieu pour avoir été conçue sans le péché.

    Ce fut le sujet d’une très longue polémique quand Marie d’Agréda (1602-1665) rapporta l’affirmation de l’Immaculée conception dans ses visions[4] . Cela pris une telle ampleur que le pape Benoît XIV Lambertini décida de suspendre sa cause en béatification. C’était en 1754. Un siècle plus tard, le Dogme était proclamé[5] et quatre ans plus tard la Vierge de Lourdes le confirmait.

    Ce n’est cependant pas la preuve que les révélations privées authentiques se substituent à l’Église. Tout au contraire : Pie XII, proclamant la dévotion du Sacré-Cœur, pris le soin de préciser que celle-ci ne trouvait pas sa source dans les visions de Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690), mais dans la tradition de l’Église[6] Les révélations de Paray-le-Monial ont donné à cette dévotion sa visibilité et sa popularité.

    Il en est ainsi des canonisations : un miracle vient confirmer la proposition de l’Église. Ce n’est pas ce miracle qui fonde la sainteté de la personne en cause, mais c’est ce miracle qui signifie l’accord du Ciel pour la décision de l’Église.

    Révélation publique et révélations privées ne sont pas un rapport dévalorisant de minerai à son résidu, mais dans celui du noyau d’une comète à sa traine flamboyante. Dom Guéranger (1805-1875), restaurateur de l’ordre Bénédictin en France et promoteur du Mouvement liturgique qui était comme le "passage du Saint Esprit dans son Église" selon Pie XII[7], rappelle l’interpénétration, dans la vie de l’Église, des deux niveaux de révélation: "Il ne sera pas hors de propos d’établir certains principes sur les révélations privées, et sur l’importance que l’on peut et que l’on doit leur attribuer dans l’économie du christianisme. Faute d’être suffisamment éclairé sur ce point, que la théologie catholique n’a cependant pas laissé dans l’ombre, il arrive assez souvent que l’on repousse trop légèrement et par système toutes ces révélations, ou qu’on leur accorde une confiance exagérée. L’un et l’autre sont répréhensibles, précisément par leur excès ; il importe donc d’établir la doctrine qui régit cette matière[8].

    Elles sont "un lieu théologique auquel nous devons prêter attention"

    Dom Guéranger porta beaucoup d’attention aux visions de Marie d’Agréda. Il publia une série de conférences[9] pour en démonter la pertinence et corriger les violentes oppositions qu’elles avaient créées, notamment à la Sorbonne de Paris.

    Ces révélations privées sont parfois considérées comme une spiritualité des incultes en mal d’histoires merveilleuses. Mais le pape François a parfaitement défini la piété populaire comme "un lieu théologique auquel nous devons prêter attention[10]" et il notait, avec pertinence, qu’elle attire "ceux qui sont loin de l’Église". Ceci se vérifie tout particulièrement avec le pouvoir de conversion de l’Œuvre de Maria Valtorta.

    Le pape François n’a pas, sur ce point, une vue isolée : il reprenait l’attention que ses prédécesseurs avaient déjà portée à la foi populaire. C’est pourquoi les révélations privées, initiatives du Ciel en notre époque, sont importantes même si elles n’appartiennent pas au dépôt formel de la Foi.

    Le foisonnement des révélations privées

    Les révélations privées commencent dès les temps apostoliques : Paul reçut des révélations particulières directement du Ciel, y compris pour l’Évangile qu’il annonçait[11]. Elles furent, par la suite, une constante de la vie de l’Église car elles sont inhérentes à la vie des saints.

    Dom Guéranger notait cette constante des révélations privées, "la trace lumineuse dans les actes des saints" dans toute l'histoire de l'Eglise et dès l'origine. Mais il notait aussi leur accroissement à son époque "comme si Dieu voulait par ce moyen soutenir l’élément mystique menacé par les approches du rationalisme[12]."

    On peut noter la multiplication des apparitions mariales (Mariophanies) du milieu du 19èe siècle jusqu’à la fin du 20e. Celles de Medjugorje se prolongent encore sur le 21e. C’est en effet une époque d’épreuves et d’apostasie généralisée. Dom Guéranger liait la montée en puissance des révélations privées à la place grandissante prise par le rationalisme qui écarte la Transcendance quand les révélations privées, tout au contraire, la manifestent matériellement.

    Au-delà des apparitions mariales, l’accroissement des révélations privées (dont fait partie Maria Valtorta) se manifeste aussi à notre époque. Pierre Adnès[13] notait la recrudescence d'intérêt pour ces révélations à l'époque du Concile Vatican II. Sur les 56 ouvrages de références sur la période 1866-1988, qu’il recense, les deux-tiers datent de la période 1937-1965. Les révélations privées sont donc un phénomène d’ampleur qu’on raccroche parfois à la prophétie sur les temps ultimes[14].

    Mais en ce domaine tout ne se vaut pas. C’est pourquoi le Magistère a progressivement cerné les contours des révélations privées. Trois papes ont été plus marquants dans ce domaine :

    • Urbain VIII Barberini,
    • Benoît XIV Lambertini,
    • Benoît XVI Ratzinger.

    La clarification

    Devant la montée de la ferveur populaire que le siècle d’or de la mystique espagnole (16e siècle)[15], puis l’École française de spiritualité (17e siècle)[16], avaient levée, le pape Urbain VIII Barberini (1623-1644) cru bon de canaliser la prolifération des initiatives. Pour cela, il promulgua trois décrets[17] ayant pour but de mettre une frontière entre les cultes officiels et les reconnaissances privées qu'il ne rejette pas cependant : Il les conditionne seulement à l'avis final de l'Église. Il demande à ce que de telles publications privées soient encadrées d'un avertissement aux lecteurs, appelé "protestation" spécifiant que : les faits rapportés dans ce livre n'ont qu'une autorité privée et qu'ils ne peuvent acquérir une véritable authenticité qu'après avoir été approuvés par le jugement du souverain pontife.

    On pouvait décrire les miracles, les révélations et les vies édifiantes répondant aux critères habituels de sainteté, à la condition de préciser que :

    • Ce n’était qu’une opinion personnelle.
    • Qui ne précédait ni n’outrepassait les prérogatives de l’Autorité ecclésiastique.
    • À laquelle on se soumettait d’avance.

    La codification

    Au siècle suivant le cardinal Prospero Lambertini, devenu le pape Benoît XIV (1740-1758) s’intéressa beaucoup aux révélations privées. Il fut d’ailleurs l’un des huit papes à défendre celles de Marie d’Agréda objet de grandes controverses. L’ouvrage qu’il publia sur la béatification et la canonisation des saints[18] fait encore référence. La codification des révélations privées s’explique tout naturellement par leur présence dans la vie et la vocation de nombreux mystiques, preuve, s’il en fallait qu’elles sont suscitées par l’Esprit Saint et qu’elles ne doivent être ni ignorées, ni méprisées[19].

    Le mérite du cardinal Lambertini fut de définir plus clairement l’autorité des révélations privées :

    "Un assentiment de foi catholique n'est pas dû à des révélations approuvées de cette manière (= "reconnues") ; ce n'est même pas possible. Ces révélations requièrent plutôt un assentiment de foi humaine conforme aux règles de la prudence, qui nous les présentent comme probables et crédibles dans un esprit de piété.
    Ce que reprend le cardinal Josef Ratzinger, comme nous l'avons vu plus haut.

    La nécessité de cette foi humaine qui concernent toutes les apparitions ou révélations, même les plus reconnues[20], transparaît dans la position que prendra la Conférence des évêques d’Italie à propos des écrits de Maria Valtorta : ils ne doivent pas être lu comme d’origine divine (foi catholique), mais comme expression de Maria Valtorta (foi humaine). C’est en effet une recommandation au lecteur et non un avis sur l'Œuvre qu'ils demandaient à placer en tête de l'ouvrage[21].

    L’apport nouveau du cardinal Lambertini est dans la codification des critères de discernement des révélations privées :

    "Les visions et apparitions divines se reconnaissent : - d’après la personne à laquelle elles arrivent, - d’après le mode selon lequel elles ont eu lieu, - et d’après les effets qu’elles produisent. Si la personne qui les a éprouvées est remplie de vertus, s’il n’y a rien dans la vision ou apparition qui détourne de Dieu ; bien plus, si tout s’y rapporte au culte divin ; si, après les visions et apparitions, l’humilité, l’obéissance et les autres vertus chrétiennes, non-seulement persévèrent dans la personne qui les a éprouvées, mais s’élèvent à un degré plus sublime encore, il n’y a dès lors aucun moyen de douter de leur qualité surnaturelle et divine : De leur qualité surnaturelle et divine, il n'y aura aucun doute en aucune façon.[22]."
    Cette codification là aussi, sera reprise par la suite.

    Pie X, dans son encyclique sur le modernisme[23], puis Pie XII dans son encyclique sur la dévotion du Sacré-Cœur[24], réaffirment la soumission des révélations privées à la Révélation publique, mais sans jamais les exclure ou nier l’action que l’Esprit Saint exerce à travers elles.

    La législation

    Le cardinal Josef Ratzinger, devenu Benoît XVI, eut à synthétiser la doctrine de l’Église sur ce sujet :

    • d’abord en supervisant la rédaction du Catéchisme de l’Église catholique qui en parle,
    • ensuite parce qu’il fit, à la demande de Jean-Paul II, un commentaire théologique sur le sujet à l’occasion du 3° secret de Fatima,
    • puis enfin qu’il rédigea une encyclique post-synodale qui traite de la question.

    Il eut aussi à se prononcer sur le cas de Maria Valtorta : avec beaucoup de réticence dans un premier temps (1985), favorablement par la suite, après qu’il étudia lui-même l’Œuvre dans les années 90 en soulignant l'absence d'erreurs doctrinales et en autorisant la diffusion.

    À ce stade, les textes du Magistère sont :

    • 1992 : Catéchisme de l’Église catholique, § 66- 67.
    • 2000 : Commentaire théologique sur le 3e secret de Fatima. Aller à la fin du document.
    • 2010 : Encyclique post-synodale Verbum Domini sur la Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l’Église, § 14, deuxième partie notamment.
    • 2011 : Pensée reprise et citée dans la Préface des Normes procédurales pour le discernement des apparitions ou révélations présumées. Cette préface du cardinal Levada introduit le texte sur le même sujet, édité en 1978.

    L’accueil contradictoire des révélations privées

    Les révélations privées sont populaires et anciennes. La Bible, dans son ensemble, est émaillée de ces manifestations extra-ordinaires, qui après la mort de l’apôtre Jean clôturant la Révélation publique, ne changent pas de nature, ni d’origine, ni de but, mais de degré de reconnaissance.

    Si ces révélations privées trouvent un écho chez les papes et le "bas clergé", il n’en est pas de même dans les structures ecclésiales qui, généralement, les ignorent ou les rejettent. On en a un exemple typique avec le XII° Synode sur La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église, qui eut à traiter marginalement des révélations privées. Il est intéressant de voir la différence de perception entre les Pères synodaux et Benoît XVI qui les traita dans son exhortation post-synodale Verbum Domini.

    À noter que dans les travaux préparatoires, les évêques chinois avaient expressément souligné le rôle des révélations privées dans l’annonce de la Parole et citaient nominativement, comme exemple, les écrits de Maria Valtorta dont ils constataient l’efficacité[25]. Ce n’eut aucune suite tant l’annonce de l’Évangile, telle qu’elle est faite actuellement, s’avérait être un vaste problème comme le constatera le Synode[26].

    Pour les pères synodaux, les révélations privées, indistinctement traitées, s’opposent au Kérygme (= annonce de l’essentiel de la foi chrétienne). Selon le cardinal Ouellet, rapporteur des travaux[27], cette annonce est menacée par "trois dangers" dont "l’attrait du mysticisme (spécialement l’engouement excessif pour les révélations privées)".

    Les voilà donc classées, sans nuances, parmi les adversaires du Kérygme. Sœur Faustine Kowalska et son Petit Journal rejoint Joseph Smith et son Livre de Mormon dans une même opprobre indifférenciée. Jean-Paul II instaurant la Dimanche de la Miséricorde ou se rendant au Sanctuaire de la Miséricorde divine de Cracovie où se trouve la célèbre icône peinte sous les indications de Sainte Faustine, est-il un "mystique" excessif comme ceux qui ont demandé qu’elle soit reconnue Docteure de l’Église (octobre 2011) ? Jean-Paul II qui prit comme devise pontificale celle de Saint Grignion de Montfort[28], prophète de la Vierge des derniers temps, s’opposait-il au Kérygme et vivait-il en marge de l’Église ? Non, bien sûr.

    • Cette indifférenciation n’était pas une erreur de parcours mais bien l’expression d’un sentiment dominant : la proposition 47, sur les 55 qui sortirent des travaux, ne laisse aucun doute : elle traite des révélations privées en une seule ligne : "aider les fidèles à bien distinguer la Parole de Dieu des révélations privées" ce qui pourrait être une indication très générale et un peu vague, si elle n’était insérée dans toute une proposition traitant de "La Bible et le phénomène des sectes". Cet amalgame et ce raccourci qui ostracisent de fait les révélations privées, sont choquants.
    • Le Bref avertissement de la commission doctrinale de la conférence des évêques de France[29] n’échappe pas à cette attitude et se réfère à des textes qui, sous la plume de Benoît XVI, démontrent une tout autre attitude : non de rejet, mais de discernement. Pour le rédacteur du Bref avertissement, les révélations privées (il parle ici des écrits de Maria Valtorta) ne sont qu’un "genre de littérature" qui détourne de la vie en Église et de la Parole de Dieu. Dans un paradoxe qui nous est toujours difficile de comprendre, il chasse ses lecteurs des salles paroissiales alors qu’il prône la nécessité d’un accompagnement pastoral.

    Pour aller plus loin

    Notes et références

    1. Cardinal J. Ratzinger (Benoît XVI) – Commentaire théologique sur le secret de Fatima - Révélation publique et révélations privées – leur lieu théologique, 29 juin 2000, 'situé en fin de document'.
    2. Au fil des siècles une longue liste de saints et de saintes ont bénéficié de visions et de révélations privées. Pour ne retenir que les mystiques canonisées ou béatifiées, auteures d'ouvrages, on peut citer : Sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179) | Sainte Angèle de Foligno (1248-1309) | Sainte Gertrude de Helfta, dite Gertrude la Grande (1256-1302) | Sainte Brigitte de Suède (1302-1373) | Sainte Thérèse d'Avila (1515-1582) | Sainte Marie-Madeleine de Pazzi (1568-1607) | Vénérable Marie d'Agréda (1602-1665) | Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich (1774-1824) | Sainte Faustine Kowalska (1905-1938).
    3. René Laurentin, Dictionnaire des "apparitions" de la Vierge Marie, introduction, Ed. Fayard 2007.
    4. Maria de Ágreda – La Cité mystique de Dieu, Livre 1, chapitre 15.
    5. Proclamé par la constitution apostolique Ineffabilis Deus, Bienheureux Pie IX, 8 décembre 1854.
    6. Pie XII, encyclique Haurietis aquas in gaudio, 15 mai 1956, § 51 et 52.
    7. Pie XII, Lettre au Congrès international de Liturgie pastorale (22 septembre 1956).
    8. Dom Prosper Guéranger - Marie d’Agréda et la Cité mystique de Dieu – 5ème article
    9. Vingt-huit conférences sur Marie d’Agréda et son Œuvre.
    10. Pape François, Exhortation apostolique Evangelli Gaudium (La joie de l’Évangile), 24 novembre 2013, La force évangélisatrice de la piété populaire, § 122 à 126.
    11. Galates 1,11-12 | Galates 2,1-2
    12. Marie d'Agreda - 5ème article
    13. Pierre Adnès, article Révélations privées du Dictionnaire de la spiritualité, Éditions Beauchesne, Paris, tome 13, 1988, colonnes 491-492.
    14. Cf. Actes 2,16-18 citant Joël 2,28-29
    15. Période qui vit de côtoyer sept grands saints, dont trois docteurs de l'Eglise, dans un pays de seulement huit millions d'habitants : Saint Ignace de Loyola (1491-1556), fondateur des Jésuites - Saint Pierre d’Alcantara (Juan de Sanabria, 1499-1562) - Saint Jean d’Avila (1499-1569), docteur de l’Église - Saint François-Xavier (1506-1552) - Saint François de Borgia (1510-1572) - Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582), docteure de l’Église - Saint Jean de la Croix (Juan de Yepes Álvarez, 1542-1591), docteur de l’Église.
    16. Courant religieux issu de la contre-Réforme sous l'impulsion du cardinal Pierre de Bérulle.
    17. Décrets des 13 mars 1625, 5 juin 1631 et du 5 juillet 1634.
    18. Cardinal Prospero Lambertini (Benoît XIV) - De Servorum Dei Beatificatione et Beatorum Canonizatione (De la béatification et la canonisation des saints).
    19. Déjà cité : Cardinal Ratzinger, Commentaire théologique : "Saint Paul écrit : "N'éteignez pas l'Esprit, ne méprisez pas les prophéties, mais discernez la valeur de toute chose, ce qui est bien, gardez-le" (1 Thessaloniciens 5,19-21). À toutes les époques est donné à l'Église le charisme de prophétie, qui doit être examiné, mais ne peut être déprécié"
    20. Pie X applique cette façon de voir aux apparitions de La Salette et de Lourdes.
    21. L’éditeur demanda à la Conférence de lui fournir ce texte qu’il s’engageait à insérer en tête d’ouvrage, arguant de son incompétence. Il ne reçut jamais de réponse. Mais cet avis de la CEI est rapporté par de nombreux ouvrages sur Maria Valtorta
    22. Déjà cité : De servorum Dei beatificatione et beatorum canonizatione, Livre 3, chapitre 51
    23. Encyclique Pascendi Dominici Gregis, § 75 du 8 septembre 1907.
    24. Djà citée : Pie XII, Encyclique Haurietis aquas in gaudio, 15 mai 1956, § 51 et 52.
    25. Le 27 avril 2007, les évêques chinois, en préparation d’un synode sur La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église, formulent le vœu que les œuvres de Maria Valtorta puissent continuer à être traduites dans leur langue "pour aider le peuple de Dieu à apprécier le message évangélique" (Voir la note n°9). Une dizaine d’évêques d’Inde avaient délivré un message d’approbation similaire lors de la traduction de l’Œuvre de Maria Valtorta en langue locale (Malayam)
    26. Synode : Document de travail, Condition de foi variée et exigeante
    27. Rapport final, § 34, le Kérygme, 15 octobre 2008.
    28. Louis-Marie Grignion de Montfort, Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, § 233 : "Tuus totus ego sum, et omnia mea tua sunt : Je suis tout à vous, et tout ce que j’ai vous appartient". L'anneau pontifical sur lequel cette devise était gravée, fut offert à la Vierge de Fatima qui l'avait protégé durant l'attentat dont il fut victime.
    29. Bref avertissement, 29 septembre 2021.