Père Gabriel M. Roschini et Maria Valtorta

    De Wiki Maria Valtorta
    Père Gabriel M. Roschini (1900-1977)
    Ce philosophe, théologien, hagiographe, mariologue[1], auteur de 130 ouvrages, écrit dans la préface de son livre "La Vierge Marie dans l'œuvre de Maria Valtorta" :
    Qui veut connaître la Sainte Vierge en parfaite harmonie avec le Concile Vatican II, les Saintes Écritures et la Tradition de l'Église, se doit de puiser à la mariologie valtortienne […] car La Vierge Marie dans l'œuvre de Maria Valtorta est le plus important de mes livres... la mariologie qui se dégage des écrits publiés et inédits de Maria Valtorta a été pour moi une vraie découverte. Aucun autre écrit marial, pas même la somme de tous ceux que j'ai lus et étudiés, n'avait été en mesure de me donner sur Marie, chef-d'œuvre de Dieu, une idée aussi claire, aussi vive, aussi complète, aussi lumineuse et aussi fascinante, à la fois simple et sublime, que les écrits de Maria Valtorta.
    Dans cet ouvrage, il classe Maria Valtorta dans "les dix-huit principales mystiques (mariales) des temps anciens et modernes"      

    Ce livre a fait l'objet d'une lettre de félicitation de la Secrétairerie d'État, la plus haute instance du Vatican. Elle mentionne explicitement le soutien du Pape Paul VI.

    Sa vie

    Le Père Roschini, est né à Caste Sant'Elia, province de Viterbe, en 1900. Il est mort à Rome, le 12 septembre 1977, en la fête du Saint Nom de Marie, ce qui est un clin d’œil du Ciel pour cet homme qui a consacré sa vie et son œuvre à la Très Sainte Mère de Dieu.

    Il fut prêtre de l'Ordre des Servites de Marie et considéré comme l’un des grands mariologues[2]. Il fut l’un des experts du concile Vatican II.      

    Il a publié 900 titres de toutes sortes, essentiellement sur la Vierge Marie. Il est connu pour la publication d'une œuvre de référence "Le Chef-d'œuvre de Dieu" (Il capolavoro de Dio - 1933), une encyclopédie mariale en quatre volumes.  

    Prêtre à 24 ans, docteur en philosophie et en théologie sacrée, le P. Gabriel M. Roschini, fonde à 39 ans la revue de mariologie "Marianum", puis, le 30 novembre 1950, la Faculté de théologie du même nom. Elle devient "pontificale" le 8 décembre 1955. par décret "cœlesti Honorandae Reginae" de la Sacrée Congrégation des séminaires et universités. Il était un consultant en vue du Saint-Office où il fut un défenseur de Maria Valtorta après avoir été sur l’expectative.        

    En 1973, il préside le transfert des restes de Maria Valtorta de Viareggio à Florence, dans la Chapelle de Santissima Annunziata[2], confiée aux Servites de Marie et publie "La Vierge Marie dans les écrits de Maria Valtorta", une apologie remarquée venant d'une telle sommité.

    Il est d’abord interrogatif sur Maria Valtorta et son œuvre

    Il l'avoue plus tard[3] : sans être hostile, il n'est pas convaincu d'emblée par l'œuvre de Maria Valtorta que lui présente ses frères dans l'ordre des Servites : le P. Romualdo Migliorini (mort en 1953) et le P. Corrado Berti.    

    Il écrit le 27 août 1946[4] :
    À la demande du Supérieur Général[5], j'ai examiné le premier volume de l'œuvre[6] (qui pourrait s'intituler : "En marge de l'Évangile"), de la conception de la Très Sainte Marie jusqu'à la vie publique de Notre Seigneur Jésus-Christ, et je n'ai rien trouvé de contraire à la foi et la morale. J'y ai trouvé au contraire un souffle de grande spiritualité et une puissance de reconstruction de scènes évangéliques assez singulières. On doit donc autoriser son impression aux conditions suivantes :

    1 – qu'il soit dit clairement qu'on ne doit accorder qu'une foi humaine à ce qui y est dit et que la reconstitution en est humaine.    

    2 – qu'il soit supprimé tout ce qui, de manière explicite ou équivalente, fait référence à une origine divine de l'œuvre, origine qu'on ne constate pas, de même qu'il n'y a pas d'éléments qui militent contre cela.        

    3 – qu'il soit procédé à toutes les corrections indiquées, suggérées par la prudence, etc.

    (Traduction maria-valtorta.org – 2010).
    En 1949, il rend une visite de courtoisie à Maria Valtorta à Viareggio. Il n'en retire aucune émotion particulière.  

    À Rome, il suit les péripéties de ses confrères en mal de publication de l'œuvre et parfois les conseille.          

    Se souvenant des rapports qu'entretenait le Préfet de la Congrégation pour la Vie religieuse, Mgr Alexis Lépicier[7], Servites de Marie lui aussi, et la société éditrice Michele Pisani, il envoie le P. Berti vers elle et ne manque pas de s'enquérir de l'avancée des publications de l'œuvre au-delà de la mise à l'Index par le Saint-Office (dont il était membre par ailleurs mais sans participer à la condamnation).

    Un après-midi d'août 1972, revenant de vacances dans un couvent des Dolomites, il vient frapper à la porte de la maison de Maria Valtorta à Viareggio où il rencontre Marta Dicotti la confidente survivante de Maria Valtorta ainsi que le couple Pisani présent par hasard.

    Il confirme son souhait d'étudier à fond, jour et nuit, l'œuvre de Maria Valtorta qui l'avait captivé et bouleversé.    

    L'année suivante, il publie "La Madonna negli scritti di Maria Valtorta" (La Vierge Marie dans les écrits de Maria Valtorta) dans lequel il avoue qu'aucun autre écrit ne lui a donné "une idée aussi claire, aussi vive, aussi complète, aussi lumineuse et aussi fascinante" de Marie, Chef-d'œuvre de Dieu, que ceux de Maria Valtorta qu'il qualifie "d'une des 18 plus grandes mystiques de tous les temps".
    Il est bon qu’on sache, écrit-il en préface de son livre, que je n’ai pas été un admirateur spontané de Maria Valtorta. Moi aussi, en effet, j’ai été, pour un temps, parmi ceux qui, sans une connaissance adéquate de ses écrits, se sont contentés pour tout accueil d’un sourire de méfiance. Mais après les avoir lus et étudiés, j’ai dû, comme tant d’autres, reconnaître loyalement avoir été trop expéditif, et en venir à cette conclusion : qui veut connaître la Sainte Vierge (une Vierge en parfaite harmonie avec le magistère ecclésiastique, en particulier avec le concile Vatican II, les Saintes Écritures et la Tradition de l’Église) se doit de puiser à la mariologie valtortienne ![8]

    Apologie de l'œuvre de Maria Valtorta

    Le livre apologique du P. Roschini est envoyé au Pape Paul VI.        

    Alors qu’il n’était que le cardinal Montini à la tête du diocèse de Milan, le futur pape avait eu l’occasion de lire le premier des quatre volumes initiaux de l’œuvre de Maria Valtorta. Il l’avait commandé par la suite pour la bibliothèque.[9]

    L’introduction, dont nous venons de citer un passage, est sans ambiguïté sur ce que découvre l’éminent théologien :
    Cela fait un demi-siècle que je m'occupe de mariologie : par l'étude, l'enseignement, la prédication et l'écriture.        

    J'ai dû lire pour cela d'innombrables écrits mariaux, de toute sorte : une vraie Bibliothèque mariale.

    Mais je me sens obligé d'avouer candidement que la mariologie qui se dégage des écrits publiés et inédits de Maria Valtorta a été pour moi une vraie découverte. Aucun autre écrit marial, pas même la somme de tous ceux que j'ai lus et étudiés, n'avait été en mesure de me donner sur Marie, chef-d'œuvre de Dieu, une idée aussi claire, aussi vive, aussi complète, aussi lumineuse et aussi fascinante, à la fois simple et sublime, que les écrits de Maria Valtorta.        

    Entre la Vierge Marie présentée par moi et mes collègues (mariologues) et la Vierge Marie de Maria Valtorta, il me semble qu'il y a la même différence qu'entre une Madone de carton et une Madone vivante, entre une Madone plus ou moins approximative et une Madone complète dans toutes ses composantes et dans tous ses aspects.    

    Pour cette raison fondamentale, dans l'exposé de la mariologie des écrits valtortiens, j'ai préféré donner la parole, presqu'exclusivement, à Maria Valtorta elle-même, en limitant mon action au regroupement de ce qu'elle a écrit en plusieurs endroits quand c'était nécessaire. Là où d'autres, verront peut-être dans ma manière d'agir, une déficience, j'aime à y voir une grande valeur.

    L’approbation de Saint Paul VI

    Lettre au Père Roschini de la Secrétairerie d'État du 17 janvier 1974
    Le 17 janvier 1974, la Secrétairerie d’État, la plus haute instance du Vatican, transmets les remerciements du Pape Paul VI :
    SECRÉTAIRERIE D'ÉTAT

    Du Vatican, le 17 janvier 1974

    Révérend Père,

    Dans une délicate et respectueuse intention, vous avez bien voulu faire parvenir au Souverain Pontife un exemplaire de votre dernier ouvrage : "La Vierge Marie dans les écrits de Maria Valtorta".

    Appréciant votre piété et votre zèle, dont cette publication est la preuve évidente, et le précieux résultat, le Saint-Père vous remercie chaleureusement pour votre nouveau témoignage de pieux hommage et exprime l'espoir que vos efforts recueillent des fruits spirituels abondants.

    Avec ses paternels sentiments et en gage des faveurs du Divin Rédempteur, Sa Sainteté vous donne volontiers la Bénédiction Apostolique.

    Très reconnaissant pour vos bons vœux et pour le spécimen que vous m'avez aimablement envoyé, je profite volontiers de cette occasion pour vous assurer de mes sincères et religieux dévouements.

    G. Benelli

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    Notes et références

    1. La mariologie est l'ensemble des disciplines touchant à l'étude de la Vierge Marie : sa vie, sa place, son rôle.
    2. La Santissima Annunziata comporte un portrait miraculeux et anonyme de l'Annonciation. La Vierge Marie a confirmé à Maria Valtorta que c'était un des portraits les plus approchants de ce qu'elle fut vraiment sur terre.
    3. Voir son introduction ci-dessous.
    4. "La Madonna negli scritti di Maria Valtorta" – Page 9
    5. À l’époque, le prieur général de l’O.S.M. était le Père Alfonso M. Benetti.
    6. Il n'a examiné qu'un des quatre tomes, celui qui se réfère à l'Évangile de l'Enfance et au début de la Vie Publique.
    7. Cardinal Alexis, Marie Lépicier, né le 28 favrier 1863 à Vaucouleurs, France – O.S.M. – Préfet de la Congrégation pour les Instituts de la vie consacrée et les sociétés de Vie apostolique – décédé le 20 mai 1936.
    8. G.M. Roschini, La Vierge Marie dans l’œuvre de Maria Valtorta, éditions Kolbe, 1983, Introduction, page 8.
    9. Entretien de Mgr Pasquale Macchi, son secrétaire particulier avec le P. Berti.